jeudi 30 novembre 2006

Réponse à un questionnaire

http://www.electeur2007.com

société / transparence financière de la vie politique

Vous êtes candidat à l'élection du Président de la République. Or, en France, pour devenir président, il faut de l'argent, beaucoup d'argent. Il faut pouvoir financer sa campagne électorale...
En France, pour devenir le Président de la République, il faut dépenser environ 20 millions d'euro. Ce montant est fixé par la Loi qui détermine, entre autres, le plafond de dépenses électorales à 14.796.000 euro pour les candidats au premier tour et à 19.764.000 euro pour chacun des candidats présents au second tour (montants appliqués en 2002).
C'est ainsi, et pour citer seulement comme exemples, lors de l'élection présidentielle de 2002, M Jacques Chirac, à cette époque candidat comme vous, a fait un "apport personnel" de 9.882.000 euro et a bénéficié des "dons de personnes physiques" pour 4.326.835,11 euro. M. Jean-Marie le Pen a fait un "apport personnel" de 10.430.036€ et a bénéficié des dons de personnes physiques de 53.638,72€. M Lionel Jospin a fait un "apport personnel" de 7.559.000€ et a bénéficié des "dons de personnes physiques" pour 138.899€ (source: Décisions du Conseil Constitutionnel du 26 septembre 2002).
Évidemment, les dépenses de campagne sont remboursées par l'État, sous condition de dépassement d'un seuil des 5 % au premier tour. Mais, et dans tous les cas, pour "entamer" la campagne, et en attendant des éventuels remboursements, il faut avancer des montants très considérables. En "clair", pour lancer sa campagne présidentielle, il faut disposer de (beaucoup) d'argent, être capable de réunir des millions d'euro d'avance...
L' "apport personnel" peut provenir d'un prêt bancaire. Tout un chacun peut facilement s'imaginer la difficulté d'obtention d'un "prêt personnel" de, par exemple, 10 millions d'euro, de "sa" banque... Qui est capable d'obtenir un tel "prêt personnel"?

Q1: Dans ces conditions, et selon vous, c'est le banquier qui décide qui peut et qui ne peut pas se présenter à l'élection présidentielle? La sélection des candidats serait donc, et tout d'abord, l'œuvre des banquiers?

Comme vous le dites si bien, l’élection présidentielle est une question d’argent avant tout. Si l’on s’en tient au strict minimum (2 affiches, bulletins de votes et profession de fois), il en coûte entre 3 et 4 millions d’euros… auxquels il faut jouter les frais de campagne pour récolter les signatures… et les électeurs.
Ce financement provient de la fortune du candidat et des dons de ses partisans (les entreprises et les associations n’ont pas le droit de financer d’aucune manière une campagne électorale)
Donc trois provenances : son porte-monnaie (avec ou sans prêt bancaire), les militants et les partis politiques. Les banques pouvant prêter au candidat ou au parti… C’est bien connu, plus t'es riche, plus on te prête…

Q2: Vous, comment financez-vous votre campagne électorale? De combien disposez-vous actuellement pour effectuer ce fameux "apport personnel du candidat"?

Je disais trois provenances : le porte-monnaie, les militants et le parti… mon porte-monnaie est vide (chômage) et je ne pense pas à un prêt bancaire, mes sympathisants sont pour la plupart fauchés (Chômeurs, Exclus, Salariés en Précarité, Revenus Insuffisants, Marginalisés, Etudiants, Retraité…) et mon parti (C.E.S.P.R.I.M.E.R…Autrement) n’est pas en mesure de financer quoique se soit.
Cette campagne se fait uniquement par Internet et fait parti de notre mouvement d’éducation populaire politique qui ne s’arrête pas qu’aux campagnes électorales.

Q3.: Quelles sont les sources et origines de votre "apport personnel du candidat"?

Le fond de mes poches !

Q4.: Pouvez vous nous présenter un plan de financement prévisionnel de votre campagne, en détaillant notamment la colonne "recettes"?

Frais téléphoniques (aux médias) 20 euros

Q5.: En général, de combien, selon vous, il faudrait « idéalement » disposer pour mener à bien une campagne d'une telle importance? Le plafonnement actuel est, selon vous, suffisant? Quelles devraient être les règles de financement de la campagne présidentielle (avance, plafonds, remboursements, collecte de dons etc.) ? Qui devrait y avoir accès, comment et dans quelles conditions?
Comme en 2002, nous comptons une soixantaine de post-candidats. En 2002, 16 candidats étaient officiellement en lice.
Beaucoup ont décrié ce surnombre. Avant de décrier quoi que se soit, posons-nous la question de savoir pourquoi tant de « clients » à la Présidentielle.
Dans un pays démocratique, tout citoyen devrait pouvoir être candidat à la Présidence de la République. S’en est ainsi (théoriquement) dans notre pays. J’ai bien dit théoriquement car deux effets viennent empêcher cet acte démocratique : l’ignorance des citoyens qui pensent, pour la plupart, qu’il faut être issu d’un parti ou je ne sais d’où pour briguer l’investiture suprême et le financement d’une telle campagne.
Si l’ignorance peut être vaincue par l’information (ce qui manque beaucoup dans notre pays et que notre mouvement tente de mettre en action –l’information politique-), le financement pose en effet de sérieux problème.
Un financement facilité pour tous ? et nous verrions non pas 60 post-candidats mais 1000, 10000…
La réponse est peut-être dans le « pourquoi » autant de candidats ? Pour ma part, je me présente parce que beaucoup de citoyens sont réduits au silence, parce que les partis politiques ne répondent pas à nos attentes, parce que le débat démocratique n’existe pas dans notre pays… alors, pour prendre la parole (une minuscule parole), je « m’autoproclame » (comme certain le disent) candidat à la Présidence de la République !!!
Si les partis politiques répondaient à nos attentes, ils seraient bien à même de présenter un vrai candidat. Ainsi, le financement actuel ne serait pas incompatible avec notre démocratie.

Q6.: En général, trouvez-vous acceptable qu'au XXI siècle, à l'époque de l'Internet, multimédia et de télématique interactive, c'est la loi datée de 1881 (loi sur la liberté de la presse) qui régisse la communication entre les candidats et électeurs? Sont pertinentes, notamment, les limitations de la communication électorale à seulement "deux affiches imprimées sur papier", aux dimensions strictement définies (format 594mm x 841mm et 297mm x 420mm, "à quelques millimètres prés"), collées seulement sur les panneaux des mairies? Pour vous, un seul envoi d'un seul "texte sur feuillet double" est-il suffisant pour communiquer avec vos électeurs? Ces lois et règlements sont-ils adaptés au monde "communiquant" actuel (et notamment audiotel, SMS, Internet etc.)?

Trop de communication tue la communication, trop d’information tue l’information… N’oublions pas qu’en plus des affiches officielles, les candidats et les partis politiques disposent de moyens de communication importants (livres, sites Internet…). Celui qui veut de l’information peut l’obtenir… s’il a reçu une éducation en conséquence pour rechercher l’information et s’il a les moyens financiers pour se payer Internet, livres et documents.

Q7: Approuvez-vous l'interdiction de "tout affichage et de tout procédé de publicité commerciale par voie de presse ou par tout moyen de communication audiovisuelle" et l'interdiction formelle d'utilisation des moyens modernes comme "numéro d’appel téléphonique ou télématique gratuit"?

Une élection n’est pas une vente de cacahuètes, une publicité commerciale coûterait encore plus cher et le projet politique serait annihilé (déjà qu’il n’est pas très visible !)

Q8: Proposez-vous des reformes du code électoral ou le système actuel vous convient?

Avant une quelconque réforme, les dirigeants politiques devraient changer de comportement, qu’ils ne soient plus des loups face à des moutons mais des sages face à des citoyens.

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