samedi 3 mars 2007

Méthodologie

Nous vivons dans un monde qui n’est pas parfait. Notre société est l’invention des Hommes. Nous vivons dans une société hiérarchisée où certains commandent et d’autres sont commandés.
Notre vie politique est gérée par des Constitutions étatiques, des Traités internationaux…
Nous sommes dans un pays qui se dit démocratique et les citoyens élisent des représentants sensés nous représenter.
Nous attendons d’eux qu’ils gouvernent notre pays et par-là même, notre vie. Sauf que nous ne sommes pas toujours d’accord avec eux !
Au gré des élections, nous élisons des personnes de sensibilités différentes et l’alternance politique est bien ancrée dans notre pays.
Sauf que nos problèmes ne se résolvent pas, bien au contraire. Il n’y a qu’à voir la hausse des sans-emploi, des sans-logis, des mal bouffe, des revenus insuffisants, de la paupérisation chronique…
… Et nos politiciens ont toujours le sourire en affirmant « j’ai la solution, je vous le promets… ». Droite, gauche, gauche et droite, droite, droite et gauche, droite… depuis trente ans il semble bien que la voie dans laquelle nous sommes échappe à nos élus de tout bord.
Il y a des gens qui ont faim : les restos du cœur,
Il y a des gens mal logés : Emmaüs,
Il y a des gens sans argent : R.M.I.,
Il y a des gens mal soignés : C.M.U.,
Il y a des gens sans travail : ASSEDIC,

Que de pansements pour cacher les plaies… mais les plaies y sont toujours, la gangrène guette…
La politique de nos élus est-elle de soigner ou de guérir ?
Soigner : donner des soins à un malade.
Guérir : débarrasser d’une maladie.
Nous voyons bien que si nous attendons une guérison, nos élus ne nous proposent que des soins sans garantie.
Et si cette voie dont je parle plus haut, n’était pas celle de nos élus ?
Et si cette voie dans laquelle nous sommes était celle voulue par quelqu’un d’autre ? Par les dirigeants des multinationales (et d’autres) par exemple ?
Et si nos élus n’étaient là que pour nous soigner des dommages collatéraux provoqués par la politique de l’argent ?
Y a t-il une finalité dans le système qui régit notre société ?
Si nous reconnaissons que l’arrivée tardive des Alliés lors de la seconde guerre mondiale (après que l’Europe se soit bien auto-mutilée), que l’actuelle guerre en Irak, et bien d’autres événements tragiques à travers le monde depuis plus d’un siècle (Afghanistan, Vietnam, Bosnie…) ne sont pas le fruit du hasard mais font bien partie d’une volonté d’individus (au travers d’un État) de dominer le monde, alors nous aurons fait un grand pas en avant pour remédier à cet état de fait : connaissant la cause, nous pouvons proposer un remède.
Ces événements ne sont pas le fruit du hasard, ils sont incorporés dans un ensemble de domination du monde. Cet ensemble n’est ni plus ni moins qu’un projet, un projet de domination.
À l’encontre d’un projet de domination, nous devons proposer un projet de partage.
La réussite passe par la conception d’un projet : pas de projet, pas de réussite. Notre société est à notre image… passivité dans le projet d’autrui ou activité dans notre projet, à nous de choisir.
Pour mener à bien un projet, il est nécessaire de définir des objectifs, c’est la phase 1. Ces objectifs répondent aux questions : « comment voulons-nous vivre, dans quelles conditions ? », « quelles contraintes sommes-nous prêts à consentir » (n’oublions pas que nous vivons en société)…
« Diminuer les impôts », « augmenter les minima sociaux »… ne sont pas des objectifs, seulement des moyens pour atteindre un ou des sous-objectifs : réduire la pauvreté…
Les objectifs clairement définis, nous pouvons définir les moyens (matériels, économiques, politiques, humains…) à mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs (phase 2). Nous pouvons quantifier ces besoins et les programmer dans le temps.
Nous nous rendrons compte de l’interaction des décisions : plus d’une chose, c’est moins d’une autre… des choix seront à définir.
Une nouvelle voie, la nôtre, est ainsi proposée aux citoyens… il ne nous restera plus qu’à mettre en œuvre notre projet (phase 3)… mais là, nous saurons où nous irons et avec qui nous irons. Pour mettre en œuvre notre projet, nous passerons par la case « élection ». Avec un projet clair, compréhensif par tous, nous aurons toutes les capacités pour le présenter aux électeurs. D’autant plus que durant la phase conceptionnelle, nous les aurons sollicités.
Pour parachever un projet, il est impératif de passer par la case « bilan » (phase 4). C’est la phase de responsabilité de l’élu : a-t-il bien accompli sa mission ? Quel en est le résultat ? Faut-il réaménager le projet ? C’est la rétroaction, le temps de l’analyse, des mises au point, de l’évolution du projet (retour à la phase 1).
Ne proposer que des pansements pour palier aux manques actuels (chômage, santé…), c’est finalement accepter le projet des autres et ne gérer que les « dégâts collatéraux », catastrophiques pour nos concitoyens. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut négliger cette urgence, des millions de gens sont dans la souffrance, donnons-leur du poisson et apprenons-leur à pêcher.

3 mars 2007
Daniel LACROZE-MARTY