samedi 24 février 2007

ETAT D'URGENCE

Assistanat ou Education à la Vie ?

Il n'est pas utopique de croire en un idéal et oeuvrer pour s'en approcher.
Ce qui est utopique c'est de croire en un idéal en restant les bras croisés.

En lisant les différents programmes (si, parfois, nous pouvons appeler ça « programme ») des candidats, nous pouvons lire : « augmentation des minima sociaux » pour palier à la paupérisation, « x euros débloqués pour les sans-logis ou mal-logés » pour palier à la crise du logement, « augmentation du budget de la recherche » pour palier au manque cruel de moyens dans ce domaine, « création de x postes de personnel de santé » pour palier à la pénurie d’infirmière et autre personnel de la santé…

Il y a urgence à répondre aux attentes des chômeurs, des exclus, des salariés en précarité, des personnes aux revenus insuffisants, des marginalisés, des étudiants, des retraités, des mal logés, des pêcheurs, etc.
Il y a urgence à améliorer l’État général de notre planète, le moral de nos concitoyens, leur santé…

IL Y A URGENCE chronique… et urgente !

Certains ont répondu à ces urgences en créant Emmaüs, les Restos du cœur, le Droit au Logement… (pour ne citer que ceux-là), croyant trouver la solution aux souffrances humaines. Malheureusement, nous ne pouvons que constater leur cuisant échec. Au lieu de supprimer la cause du mal, ils l’ont pérennisé malgré eux.

Avant de proposer des réponses à l’urgence, il est bon de connaître les raisons de l’urgence.

L'urgence doit palier à un événement soudain, imprévisible, (tremblement de terre, sécheresse, catastrophe, attentat...). La réponse doit être immédiate, en adéquation avec l’événement. Nous pouvons nous préparer à ce type d’accident (en général, nous le sommes même si, parfois, il y a des manques). Ces événements sont suffisamment émotionnels pour que les politiques en tiennent compte : nos élus trouvent rapidement quelques millions voire quelques milliards d’euros pour cela.

Après la seconde guerre mondiale, nous avons connu le « baby boom » : une explosion de naissances. Ce qui était prévisible, c’est que quelques années plus tard, les écoles primaires verraient le nombre d’élèves augmenter considérablement, 10 ans après, c’était au tour des collèges, puis plus tard celui des lycées… et soixante ans après, celui des retraites… tout était prévisible depuis 60 ans (avec un affinement au fur et à mesure que le temps passait). Et aujourd’hui, nous sommes dans l’urgence pour traiter le problème des retraites comme si c’était un fait soudain, imprévisible !

Nous pouvons calquer cet état au logement, à la santé… bref, à tout ce qui est en état d’urgence car ce ne sont jamais des événements soudains, imprévisibles qui ont généré ces misères mais bien le comportement volontaire de l’Homme.

Deux coupables à cet état de fait :

* Les élus (de tout niveau) n’ont pas su (ou pas voulu) anticiper l’évolution de notre société. Ils ont refusé de considérer les problèmes en envoyant aux calendes grecques les réponses. Quand ils ont répondu, ils l’ont fait en saupoudrant quelque argent pour noyer la misère, pour la réduire au silence, pour la museler mais surtout, pour avoir la paix sociale.

* Les citoyens, pour éviter tout conflit, ont fermé les yeux sur leur véritable problème. Ils se sont contentés du saupoudrage… et finalement y ont pris goût. Certains sont même devenus experts en assistanat institutionnalisé (soit pour eux, soit pour les autres – Restos de cœur, Emmaüs, Droit au logement… pour ne reprendre que ceux déjà cités - ).
Un exemple d’actualité qui montre bien le comportement de chacun, élus et citoyens : le pouvoir d’achat (il y a urgence paraît-il)

Certains responsables politiques préconisent de travailler plus pour gagner plus et donc avoir un pouvoir d’achat plus important. Ces (ir)responsables évitent ainsi tout conflit en proposant une solution. Qu'en pensent les personnes concernées ? « C’est bien ! Effectivement si nous travaillons plus (comme le permet le Ministre), nous gagnerons plus… »

Ils préconisent également une hausse des minima sociaux, du SMIC… Tout le monde y sera beau, tout le monde y sera content… CQFD

L’objectif réel est bien de parvenir au pouvoir en trompant les citoyens, en leur faisant croire que le problème est là et pas ailleurs. Travailler plus quand il y déjà 4 000 000 de personnes sans emploi ? Augmenter les minima sociaux (accroître ainsi l’assistanat) quand la France sociale est en faillite ?

Nous ne pouvons agir en réponse à une question que si la question est juste. Faut-il augmenter les minima sociaux ou les supprimer ? Faut-il travailler plus pour gagner plus ou être augmenté pour gagner plus ?

Si nous supprimons les minima sociaux qui sont de l’urgence pérenne et de l’assistanat institutionnel, que faut-il faire pour que les citoyens n’en aient plus besoin ? Voilà une question qui engage la responsabilité de chacun.

Si nous valorisons le revenu du travail, quelles en seraient les conséquences ?

Et si, au lieu de découper en rondelles notre vie sociale, nous posons la question plus globale, mais ô combien pertinente : Comment, oui, comment voulons-nous vivre ? Quelle qualité de vie souhaitons-nous ?

La réponse à cette question n’est pas dans l’urgence ni dans l’assistanat. La réponse demande une prise de conscience de chacun, un choix de société (donc de la responsabilité de nos actes), d’une éducation à la Vie !

Quand nous verrons dans un programme, un projet de société, nous aurons réponse à toutes nos misères.

Si tu vois un homme en train de mourir de faim, donne-lui un poisson (c’est de l’assistanat dans l’urgence) mais surtout, surtout, apprends-lui à pêcher (c’est l’éducation à la vie) !

Daniel LACROZE-MARTY
24 février 2007

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire